L'avocat de Saddam Hussein a multiplié les efforts jeudi pour éviter l'exécution de l'ancien dictateur irakien, implorant les dirigeants étrangers d'empêcher les États-Unis de remettre son client aux autorités irakiennes.
Khalil al-Doulaïmi a estimé dans un entretien à l'Associated Press que la remise de l'ancien raïs pourrait déclencher de nouvelles violences en Irak. «Si l'administration américaine insiste pour remettre le président aux Irakiens, elle commettra une grande erreur stratégique qui pourrait entraîner une escalade de la violence en Irak et le déclenchement d'une guerre civile destructive».
La cour d'appel irakienne a confirmé mardi la peine de mort prononcée en novembre contre Saddam Hussein. L'ancien dictateur devra être pendu dans les 30 jours pour le massacre de 148 chiites à Doujaïl en 1982, a-t-elle précisé à l'énoncé de la décision.
La Maison Blanche se prépare à une exécution dès ce week-end de l'ancien président, sur la base d'informations reçues par les responsables américains à Bagdad du gouvernement irakien, a-t-on appris auprès d'un responsable de l'administration Bush à Washington.
Reste que l'incertitude règne autour du délai de trente jours. Selon le vice-ministre irakien de la Justice, Bosho Ibrahim, il ne devrait pas être pendu avant plusieurs semaines. «La loi ne dit pas que la sentence doit être exécutée dans les 30 jours, elle dit qu'elle doit avoir lieu après une période de 30 jours», affirme-t-il. Il n'a expliqué cette différence d'interprétation.
L'avocat de Saddam Hussein estime qu'en tant que «prisonnier de guerre», le président déchu ne peut être remis à ses ennemis et doit rester sous protection américain. «Selon les conventions internationales, il est interdit de remettre un prisonnier de guerre à son ennemi», a souligné Khalil al-Doulaïmi.
«J'appelle toutes les organisations internationales et légales, le secrétaire général des Nations unies, la Ligue arabe, et tous les dirigeants du monde à empêcher l'administration américaine de remettre le président aux autorités irakiennes», a-t-il poursuivi.
Dans l'entourage du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, on précise que l'ancien président doit être maintenu dans un centre de détention américain jusqu'à ce qu'il soit remis aux autorités irakiennes le jour de son exécution.
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